Oppositions au football
Oppositions au football
Le football suscite de violentes oppositions. À l'époque de la soule, nombre de clercs menacent ceux qui pratiquent cette discipline d'excommunication[238]. Comme déjà indiqué, la bonne société anglaise n'a jamais vraiment admis cette discipline trop populaire. Le football est aussi attaqué au niveau de ses principes de jeu et est longtemps surnommé « sport de paralytiques » en France par ses opposants[239]. Nombre de pays refusent de reconnaître cette discipline à ses débuts, lui préférant le rugby et le cyclisme (France) ou la gymnastique (Allemagne). Dès 1905, pourtant, le football compte en France plus de clubs et de licenciés que le rugby, défendu par les élites. L'USFSA multiplie ainsi les vexations contre le football, et programme en 1911 le match international de football France-Angleterre en lever de rideau d'un match du championnat de France de rugby[240].
L'attaque la plus courante contre le football est la professionnalisation. Cette critique fait son apparition dès 1885 et l'adoption du professionnalisme en Angleterre. Les réticences sont importantes notamment en France, aujourd'hui encore, et en Allemagne jusqu'aux années 1960. Pour mémoire, le cyclisme, professionnel depuis les années 1880, n'a jamais subi ce type d'attaques en France. La FFF, elle-même, n'est pas très à l'aise avec cette situation, et refuse de reconnaître l'existence du semi-professionnalisme. Elle préfère ainsi nommer ses championnats nationaux semi-professionnels (du National au CFA2) d'« amateurs ».
Renouant avec les procès en diabolisation qui avaient cours au Moyen Âge à propos de la soule, nombre d'auteurs mettent en avant le fait que « le football est une maladie[241] ». Des auteurs comme le sociologue Jean-Marie Brohm et l'architecte-philosophe Marc Perelman[242] perpétuent cette école avec des ouvrages aux titres évocateurs : Le football, une peste émotionnelle : Planète des singes, fête des animaux (1998), Les intellectuels et le football. Montée de tous les maux et recul de la pensée (2000) ou Le football, une peste émotionnelle : La barbarie des stades (2006)[243].